C’est au tour de Guillem Ramisa de Soto de vous en dire plus sur son rôle de Compositing Supervisor sur The Tiger’s Apprentice ! Fun, stylish et magical sont les mots qu’il a choisi pour décrire le film que vous pourrez enfin découvrir le 2 février sur Paramount +
- Pour commencer, pourrais-tu nous en dire plus sur ton parcours dans l’animation ?
Mon parcours dans l’animation a commencé il y a quelques années, à une époque où la 2D et la 3D tentaient encore de coexister. J’ai suivi une formation formelle en tant qu’illustrateur classique et peintre dans une école d’art remplie de personnes talentueuses. Nous avons eu la chance d’être parmi les premiers à utiliser des ordinateurs pour donner vie à nos illustrations. Après avoir réalisé une ou deux animations simples, j’ai su que c’était ce que je voulais faire depuis toujours.
Après avoir travaillé en tant que freelance pendant quelques années et avoir voyagé dans plusieurs pays européens pour différents projets, j’ai finalement atterri chez Mikros. Je connaissais déjà l’entreprise en ayant suivi leurs films et leur travail depuis longtemps, donc c’était un plaisir de rencontrer tous ceux impliqués dans leurs projets et de collaborer avec eux. J’ai vraiment apprécié travailler avec des personnes incroyablement talentueuses, et j’ai beaucoup appris, ce qui, pour ceux qui me connaissent, est très important pour moi.
- Quel a été ton rôle sur TA en tant que Superviseur Compositing ?
J’ai commencé à travailler sur le projet en mars 2021. Mon rôle en tant que Superviseur Compositing sur TA comportait de nombreuses tâches, dont le recrutement et la gestion d’une équipe d’artistes capables de livrer le film avec le niveau de complexité requis pour le projet. Cette équipe d’artistes devait ensuite travailler ensemble et se compléter mutuellement, non seulement sur le plan artistique et technique, mais aussi sur le plan humain. J’ai également eu l’opportunité de travailler avec la succursale canadienne de Mikros, avec des superviseurs exceptionnels et une équipe d’artistes incroyablement talentueuse.
Une des parties les plus intéressantes de travailler sur ce film était la collaboration entre les différents départements qui fournissaient du matériel à la composition. Nous avons tous travaillé ensemble pour trouver des moyens astucieux d’atteindre nos objectifs et d’amener le projet là où nous estimions qu’il méritait d’être. La communication entre la composition, le superviseur des effets visuels et les superviseurs en infographie était cruciale pour le succès du projet. Comme le projet a pris beaucoup de temps à être achevé, je ne peux pas mentionner tout ce que j’ai fait pendant cette période ; cela me prendrait toute la journée.
- Comment s’est passée la collaboration avec les équipes créatives de Paramount et les équipes Mikros ?
La collaboration était très intéressante : l’équipe créative de Paramount comprenait des artistes extrêmement talentueux, et c’était incroyable de travailler avec eux. L’équipe créative chez Mikros était confrontée à une tâche exceptionnellement difficile, mais nous avons travaillé dur pour la mener à bien. La nature collaborative du domaine de l’animation l’a rendue possible. Chaque fois que quelqu’un avait la meilleure idée sur la manière de faire quelque chose, nous la suivions, et cela s’avérait souvent être la meilleure stratégie.
- Quels ont été les principaux défis artistiques et techniques sur TA ?
Je dirais le style. Le style du film présentait ses propres défis uniques. L’idée d’avoir quelque chose à la fois graphique et photographique avait déjà été réalisée, mais je dirais que ça ne l’avait jamais été de cette manière-ci. Nous avons dû inventer ou utiliser des techniques d’autres médias pour faire ce que nous devions faire, comme la photographie anamorphique par-dessus un style graphique, ou des personnages presque entièrement ombrés en composition. Dans un film d’animation classique, il y a simplement un groupe de personnages qui ont du temps à l’écran, mais dans TA, nous avions les 12 signes du zodiaque plus Tom, Grandma, Rav, Loo et ses démons, et Nü Kua. Et chacun d’entre eux avait ses propres particularités et langage visuel.
- Quelle est ta scène préférée ?
Ma scène/personnage préféré doit être Nü Kua et sa séquence. Je pense que c’est un personnage qui apparaît très peu dans le film, mais qui a l’air spectaculaire. C’était un effort collaboratif entre les effets spéciaux, la matte painting, l’éclairage et la composition pour donner à ce personnage son apparence; cela n’aurait pas pu être réalisé sans une synchronisation totale entre tous ces départements. C’est également celui qui a pris le plus de temps dans le développement visuel.
- De quoi es-tu le plus fier sur TA ?
De loin, ce dont je suis le plus fier, c’est l’incroyable équipe que nous avions au département de la composition et de l’éclairage. Nous avons travaillé ensemble comme une seule unité tout au long de la production, et voir une équipe composée d’artistes exceptionnels grandir, apprendre et progresser non seulement dans leur carrière professionnelle, mais aussi dans leur vie personnelle, c’est de loin ce qui a fait ma fierté dans mon travail sur TA.
- Décris le film en 3 mots
Amusant, stylé et magique !
- Le mot de la fin ?
Un fait intéressant à propos de ce film est qu’il a été conçu pour être un film stéréoscopique. Cela signifie que de nombreuses astuces que nous aurions normalement utilisées en composition ont dû être repensées ou redessinées pour être “compatibles stéréo”, afin que tous les effets, les matte paintings, les artefacts de l’objectif de la caméra et la stylisation en 2D du film fonctionnent parfaitement en stéréo. Une séquence dont je ne révélerai pas les détails a un style visuel particulier que je n’ai jamais vu réalisé en stéréo auparavant. J’espère qu’une version stéréoscopique du film sera publiée à un moment donné ; sinon, je serai l’un des rares à l’avoir vue, et je suis très fier et heureux du travail accompli par toute l’équipe. Et bien sûr, un grand bravo à tous ceux impliqués dans le film qui ont travaillé dur pour le rendre possible !
Merci Guillem !