Cowabunga ! La nouvelle adaptation des aventures des célèbres tortues amatrices de kung-fu et de pizzas se distingue par son style graphique original, proche du comics, et doit son animation et ses effets visuels à un studio parisien. Et cette version cool, dynamique et moderne, à l’ambiance hi-hop et cosmopolite, est sans doute la meilleure adaptation des Tortues Ninja depuis la fameuse série animée à succès de la fin des années 80, qui était, on le sait peu, une production franco-américaine.
Rebelote si on peut dire pour ce millésime 2023 puisque les studios de Mikros animation, basés à Paris et Montréal, ont réalisé l’animation visuelle du film, effets spéciaux compris, en collaboration avec les studios hollywoodiens Paramount et Nickelodeon. Auparavant, ils avaient travaillé sur le Astérix animé d’Alexandre Astier, Bob l’éponge ou encore Pat Patrouille : le film.
Marie Balland a supervisé cette production quotidienne : “Dès le début, les images de design fournies par le studio Nickelodeon étaient vraiment excitantes et novatrices. On s’est creusé la tête pour savoir comment on allait faire vivre ça en 3D, et le résultat est vraiment là, parce que ça marche bien, c’est assez neuf et inattendu pour des images 3D. Donc c’est vraiment cool de voir ça vivre pendant une heure et demie sur grand écran.”
Inspiré du comics original Les deux principaux défis de Mikros étaient d’une part donc d’animer le film en deux et trois dimensions, mais aussi de rester fidèle au style graphique voulu par les réalisateurs, original et très inspiré du comics original de 1984, créé par Kevin Eastman et Peter Laird.
“Souvent on parle de planètes qui s’alignent pour évoquer la réussite d’un film, et ici c’est le cas.” Julien Meesters, chef du département créatif de Mikros – “On a un studio qui a quand même laissé les clés à son équipe créative pour écrire une histoire et refaire une version originale, il fallait un certain courage“, explique Julien. “Les scénaristes ont eux aussi écrit un film moderne, avec des partis pris forts. Et enfin une volonté graphique elle aussi accrochée à l’histoire. Quand on aligne ces trois éléments-là, ça donne un film qui a une super identité. Et moi je ne regarde plus un produit fini ou le résultat d’un travail, mais un film qui me donne du plaisir pour ce qu’il est.”
Ce que propose le film – visuellement parlant – tranche donc avec beaucoup de productions animées pour enfants ou ados venues des États-Unis ou du Japon ces dernières années, et Kevin Simorre, chef des effets visuels, espère qu’il sera un modèle. “On est dans une période où on peut expérimenter aujourd’hui des styles graphiques, dit-il. Et toutes les personnes qui ont vu le film trouvent qu’il a cette “patte” particulière. En cela j’éspère qu’il va rester dans l’esprit des gens et être une référence. S’il est daté dans quelques années, ce ne s’est pas grave, le plus important aura été de faire évoluer la culture de l’animation.”
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