Plongez dans l’univers magique de Thelma la Licorne au travers du regard de Emmanuel Larralde – Lighting Supervisor chez Mikros Animation à Montréal !
- Peux-tu te présenter et expliquer ton rôle sur “Thelma the Unicorn” ?
Bonjour, je suis Manu, le superviseur lighting de Thelma la licorne. Mon rôle était de monter une équipe de lighters pour éclairer ce beau projet ! Mes journées consistaient à prendre les informations venant de la direction artistique (côté client) et à brief er mes équipes sur le look à atteindre, discuter du moyen artistique et technique pour accomplir cette tâche, et donner mes retours (quotidiennement) sur les images fraîches du jour !
- As-tu lu le livre avant de travailler sur le film ?
Bien sûr ! J’ai un petit garçon de 8 ans (6 ans au moment où j’ai commencé mon poste sur Thelma). Nous ne connaissions pas l’univers d’Aaron Blabey, et y avons trouvé un style original, efficace et à la fois universel.
- Quels étaient les briefs initiaux des réalisateurs ?
L’esthétique du film est empreinte de nostalgie. La trame de l’histoire met en opposition l’ancienne et la nouvelle école, en critiquant explicitement la manière de produire la musique moderne qui favorise le profit en sacrifiant l’âme, à l’inverse de la méthode sincère et authentique du passé, qui favorise la musicalité, la chaleur et la personnalité de l’artiste. En lighting, nous avons dû travailler avec cela en tête, tout en prenant les références visuelles 2D peintes par le client, parfois très précises, et sinon assez vagues pour nous laisser une part de créativité.
- Quels étaient les principaux défis artistiques et techniques ?
Le challenge artistique principal était donc d’essayer de se rapprocher d’une image “photographique” avec néanmoins un look assez cartoon, dans le design des personnages, le style de surfacing (matériau, textures) et le style d’environnement. La physicalité de notre éclairage était souvent compromise par des références 2D visuelles contradictoires.
La grosse difficulté technique a été d’apprendre l’utilisation du logiciel Katana à (presque) tous mes artistes. Et de trouver un moyen intelligent pour répartir le peu d’inventaire que nous recevions (au compte-gouttes) bien après la date initialement prévue, afin de garder tout le monde emballé par le projet : ce que l’équipe de production a réussi à accomplir ! Je les en remercie encore aujourd’hui si d’aventure elles tombent sur ce texte 😉
Quelles étaient les références visuelles données par les réalisateurs ?
Les réalisateurs et les directeurs artistiques nous avaient surtout donné des références visuelles de films (tournés live) ou de séries (également live). La plupart des images qu’ils nous ont partagées étaient le fruit du travail du directeur photo : Roger Deakins. Nous avons orienté notre approche artistique en fonction de cette envie de photographie, tout en respectant un look cartoony insufflé à tous nos éléments du modeling jusqu’au compositing.
- Quel est ton personnage et séquence préférés ?
Ma séquence préférée est la séquence 3500 car elle raconte la rédemption de Thelma. Il s’agit d’un éclairage très simple, extérieur jour, mais elle montre les deux personnages principaux qui sont très bien écrits et à mes yeux, les plus attachants, particulièrement dans cette séquence-ci.
- Le mot de la fin ?
Je profite de cet espace de réponse pour vous confier quel est mon véritable personnage préféré : Gary. C’est le fan absolu de licornes, fils spirituel et légal de Thelma ! Il prendra sa défense quand elle en aura le plus besoin, et se transformera (de manière radicale) en licorne pour ressembler le plus possible à sa mère adoptive ! Son design est très réussi, tous les artistes qui ont participé à sa fabrication en ont fait un personnage secondaire exceptionnel, qui mériterait presque son propre spin-off !
Merci Emmanuel – Ne manquez pas Thelma the Unicorn sur Netflix!